Au bonheur des drames

–       Allons mon petit asseyez-vous… mais attention parce que tatie s’est assise ici et ne s’est jamais relevée. Qu’elle repose en paix.

–       Non non, ça va aller, c’est très gentil mais je suis pressée, j’ai un emploi du temps de ministre vous voyez

–       Non je ne vois pas j’ai une cataracte

–       Ah, je n’avais pas remarqué.

–       C’est depuis que mon Jeannot est mort il y a 10 ans. Ne plus le voir m’a fait perdre la vue.

–       Bon. Je m’assieds.

–       Vous voulez un café ?

–       Non merci, le café ce n’est pas ma tasse de thé.

–       Moi non plus. Ca me donne des aigreurs d’estomac. Et puis cela me fait grincer des dents et ça déboîte mon dentier. Au prix où ça coûte ces choses-là… Avec ma petite pension, j’en ai un en bois. Vous comprenez mieux mon moral en dent-de-scie ?

–       Euh…

–       Et vous mon p’tit ? Z’êtes ben mignonne. Ca me rappelle mon jeune âge. C’était mieux avant hein ? Ah les jeunes de maintenant, c’est plus ce que c’était. Je crois que c’est à cause de toutes ces saloperies qu’on envoie dans le ciel… Y’a plus de saisons.

Certaines personnes sont hautement pathogènes pour le moral. Rien ne va, tout les transforme.

Ces gens-là pensent en creusant leur tombe qu’ils font leur trou.

A titre d’exemples :

• Quand la fête bat son plein, ils défendent leurs défaites
• Quand il faut chaud ils jettent un froid
• Quand il fait froid les cons gèlent et les esprits s’échauffent
• Quand il pleut, ils deviennent pète-sec
• Quand on rie, ils n’ont plus que leurs yeux pour pleurer
• Quand on gagne, ils pleurent misère
• Quand vous avez besoin d’espace, ils ne manquent pas d’air
• Quand jeunesse se passe, ils craignent pour leurs vieux jours
• Quand entre un mâle heureux, le triste sort

etc. etc.

…

Marre des états drames ? Les bobos des uns sont la plaie des autres.

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