Blog mocheté

Parlons chiffons. La Fashion Witch est terminée, les collections prêt-à-porter printemps-été sont en magasins et il vous tarde de refaire votre dressing en dépensant la quasi totalité de vos économies pour acquérir toutes les new tendances de la mode qui feront de vous un individu socialement accompli.

Wait !

Rappelez-vous qu’il vous arrive d’être fatigué(e) d’être tiré(e) à 4 épingles, de devoir vous endetter pour une tenue de créateur soldée, de porter des chaussures compensées qui vous cassent les pieds, d’arborer une coiffure Bieberophile qui vous aveugle à moitié, d’enfiler des sous-vêtements qui condamnent (aussi) votre fertilité…

Si vous en avez marre d’être influencé(e) par la publicité, d’être dépendant(e)s de votre porte-monnaie, d’être dosé(e) d’alimenter un blog modasse ou modard (parité oblige), de crier « Haro aux créateurs de mode et autres parfumeurs qui profèrent des injures raciales », vous êtes au 36eme dessous à l’idée de vous mettre sur votre trente-et-un, alors ce billet est fait pour vous.

 

Hauts les corps ! Souvenez-vous qu’une fois rentré chez vous, vous disposez gratuitement de la vraie garde-robe fashion addict intemporelle qui vous aide à arrêter de chiquer la guenille.

 

« Un rien m’habille » !

Car oui, la vraie mode c’est celle qui ne meurt pas et que tout le monde porte, celle qui traverse les ans en prenant le pli sans prendre une ride, ce sont ces vêtements intergénérationnels, transgénérationnels, irrationnels, ces tenues de combats informes que vous vous empressez d’enfiler à peine rentré(e), ces accoutrements ne vous quittent jamais (même élimés) et qui traduisent votre réelle personnalité sans nous saper le moral.

C’est l’air de rien que j’ai décidé de sortir ce tissu de connerie et dire tout haut ce que tout le monde cache comme des mi-bas. Il s’agit de ce large choix de frusques, nippes et autres pelures qui nous suivent depuis l’adolescence, que nous arborons sans distinction de classe ou de situation sentimentale (exception pour les 3 premières semaines d’une nouvelle relation).

Alors, quelles sont ces essentielles parures casual underground que nous cachons telle une maladie honteuse et qui nous collent à la peau le soir tombé ?

 

Le pull mou

Plus que jamais tendance, il n’est jamais rangé dans l’armoire. Il reste à portée de main trônant dans votre chambre en vous attendant tel un fidèle compagnon inerte qui ne vous quittera jamais (lui). C’est votre seul ami de fibres d’origine animale (oui, il est souvent laineux).

La découpe franche du tissu n’existe pas. Son charme réside dans l’absence totale de style, dans l’association de ses couleurs improbables et délavées, dans l’asymétrie de sa coupe évasée liée au fait que vous y rangez vos genoux en regardant la télé. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les fronces au niveau des hanches lui confèrent une allure douteuse de derviche tourneur laineux.

Les accrocs aux manches (foutues clenches), les poches trouées (le cas échéant, les trous béants à la taille feront office de poches naturelles pour se triturer le nombril en regardant Top Chiffe), les petites tâches de chocolat au lait, de coca, de miettes sont autant de cicatrices qui font sa personnalité. Elimé, lacéré, il vous ressemble.

Il a d’ailleurs fêté ses 15 ans sur vous. C’était le jour où John (ou Pamela) vous a quitté. Depuis, il n’a jamais été lavé (faut dire que vous l’aviez prêté un soir à votre bien-aimé(e)).

 

Le bas de jogging

Datant de la 6emeB, il accompagne tous vos week-end en ville ou à la campagne.

Des coupes floues et un tombé plus qu’imparfait, il a cet avantage formidable d’être molletonné et de remonter au niveau de la poitrine grâce à un ingénieux lacet. Il existe mille et une façons de le porter et vous pouvez bien entendu choisir de ne pas mettre de sous-vêtement sous le survêtement (quoique que la grosse culotte fétiche en période de ragnagnas ou le slip mou soient généralement essentiel pour se sentir bien dans son survêt’).

 

La grosse chaussette à l’élastique fatigué

Elle a été entraînée pour ne plus résister aux lois des forces gravitationnelles et inertielles de l’impesanteur. Le talon derrière le mollet, un jeu de transparence entre les doigts de pieds, c’est LA paire de chaussettes qui fait office de chaussons, de balai, d’éponge à écoper l’eau, à ramasser les cheveux et autres moutons moutonnant sur le parquet. L’hiver, il leur arrive de quitter le domicile en se glissant clandestinement dans des bottes, et on espère de ne pas être invité à retirer ses souliers.

 

Le chausson

C’est la honte absolue. Personne n’en a et pourtant tout le monde en met.

C’est votre bon compromis puisqu’il va avec tout ou presque. A peine rentrée dans votre domicile, il parfait sans problème votre costume 3 pièces ou votre petite robe en soie sauvage. Sans regard extérieur (la famille ne compte pas), vous assumez. C’est moche « mais c’est chaud » surtout quand on est un cul gelé.

 

Über Style inside : vous avez la chance d’avoir la panoplie au grand complet ?
Vous êtes la/le plus belle/beau pour aller glander !

 

 

.

7 Commentaires

  1. Eh merde, en bonne glandeuse j’ai la panoplie mais il me manque la paire de chaussette qui date…

  2. Une pensée émue pour mes pouques et autres paltots ! Love U.

  3. Ah il m’en manque une dans la panoplie : j’ai pas de chaussons => la bonne vieille claquette d’été fait l’affaire et ça passe même avec les chaussettes :-p

    1. La claquette est un excellent substitut ! 🙂

  4. Le bas de jogging, c’est si sexy ! AAaaahh.

    1. Alors si Dieu le dit… 🙂

    2. Le bas de survêtement c’est super et si confortable! Moi j’adore la coupe basse des pantalons Superdry (http://www.superdry.be/be-fr/femme/survetements).

Répondre à Giovanna Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *