J’ai mal à l’ado

C’est en découvrant les photos « galerie d’évolution » d’un ami (qu’il a eu le cran de poster sur Facebook, moi j’ai encore mal à l’ado) que j’éprouve le besoin d’exorciser ces nombreuses années « d’à peu près » qui m’ont mené de l’état d’enfulte sinistré puis d’adulte en chantier à ce que je suis aujourd’hui, adulte satisfaite (mais, je tiens à préciser que le parcours du combattant fut éprouvant).

Reprenons ces photos que nous avons relégué au fond de la cave.


L’Enfant « pas comme Rabanne »

Je ne sais pas si c’était pour se venger des bêtises que j’ai pu commettre (petits pots recrachés dans la trappe du magnétoscope, plantes ingurgitées à même le tronc ou encore prémices de tags dans le salon) MAIS mes parents m’ont parfois affublée des pires horreurs textiles qui soient.
Outre le « tricot de peau » comme accessoire de base nécessaire à toute appréciation de son nouveau corps (je ne sais toujours pas pourquoi le tee-shirt ne faisait pas l’affaire), j’ai été accoutrée des immondices vestimentaires telles que le sous pull vert qui « gratte » associé – avec un goût chromatique douteux – à un pantalon en velours ras Derrickien tombant mollement sur des mocassins à glands. Histoire de parfaire l’ensemble, j’ai également été équipée de la coupe Playmobil dite de la coupe au bol (la coupe « gland » unisexe).
Parce que les commerçant me disaient « bonjour jeune homme », j’ai longtemps cru que mes parents m’avaient adoptée (et qu’ils me détestaient bien sûr).

Adolescente « luminescente »

En y repensant, j’éprouve encore cette envie de vomir mes Chocapoc ! Frange pare-pustules, visage tuméfié par les boutons mutilés (un de perdu, dix de retrouvés avec Biactoul), croquettes mutantes (private joke dentaire), douleurs de croissance, seins qui poussent en dépit du bon sens,  poils mous émergeant sur les guiboles entre autres…

Quand je pense que c’est à cette période que l’on est censé éprouver ses premiers émois, je me dis qu’ado, on doit avoir sacrément la dalle !
Ayant malheureusement vécu cette phase de construction identitaire pendant la période noire de la mode, j’ai cru bon de me révolter et j’ai entrepris de composer moi-même mes tenues (ayant probablement provoqué des cancers des yeux). Fluo de rigueur, frange atomisée, jeans Ober sous les roberts et baskets à scratch… Je crois qu’on peut dire (n’ayons pas peur des mots) que ma chrysalide était en téflon !

Bref… depuis, ça va mieux… mais les séquelles sont là et je crois que je suis devenue une obsessionnelle de la traque acnéique, de la frange disciplinée et de la tenue chromatiquement coordonnée.

En conclusion : Merci donc à Adrien pour l’inspiration qui m’a permis d’exorciser ici ces longues années de rite de passage de l’espèce d’enfulte que j’étais au genre de femme que je suis.

N’hésitez pas à faire part de vos témoignages ou à émettre vos théories…

c’est pour faire avancer la science.

5 Commentaires

  1. Un petit lien vers les photos du pote, là, n’aurait peut-être pas été du luxe ? Il y est ? Pas vu. ♣

    1. lol Je respecte son droit à l’image 😀

  2. Ah ah ah ah ah !!!! Merci pour ce long fou-rire. Vive les petits-pots dans la trappe du magnétoscope et les chocapoc qui noircissent les croquettes ! Juste trop bon !

  3. « Quand je pense que c’est à cette période que l’on est censé éprouver ses premiers émois, je me dis qu’ado, on doit avoir sacrément la dalle ! »

    je pense que je vais faire une dérogation pour une fois … pour mon prochain « Twitter Favourites » 🙂

    1. wouhhhh ! Cela serait un immense honneur pour moi Miss Diskette 🙂 Merci infiniment

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