Web 2 mes 2

•    Et qu’est-ce que tu fais dans la vie ?
•    Je travaille dans le web
•    Le quoi ?
•    Internet …
•    Oh moi j’y connais rien ! Ca me fait peur. Internet pervertit les enfants. Web de retro Satanas !
•    Bah je suis payée pour aider ceux qui n’y connaissent rien justement et Internet ne pervertit que les pervers.
•    Et t’aime ça ?
•    De quoi ? Les pervers ?
•    Le Vèbe
•    Oui, j’alimente un blog qui m’éclate et ma came c’est Twitter, c’est dire !
•    Dis-moi… tu vois un orthophoniste ?
•    Non pourquoi ?
•    Non, non, juste comme ça… Et, est-ce que tu as un réseau ? Où est-ce que tu te fournis ?
•    Oui j’ai un réseau, plus de 500 personnes grâce à Twitter. Tu sais, une fois qu’on a mis le nez dedans, on y prend goût et on ne décroche plus. Mais je n’ai pas d’hébergeur pour l’instant. Pourquoi cette question ?
•    Non non, pour rien… pour rien…


Palsambleu (eh eh) ! Ta fille file un mauvais coton… Elle prend du Twitter et se fournit chez un certain Blog.


Difficile d’expliquer au commun des mortels qu’IRL ton attrait c’est le digital sans qu’on y voit le mal. Et oui, l’inconnu effraie (chouette) et les parents n’en n’ont rien à cirer de ta toile. Complètement désarmés par l’ignorance d’un monde qui les dépasse et par des usages qui leur échappent, les parents sévissent à tort (ou de travers), préférant certaine fois l’interdiction à l’éducation, privilégiant l’écoute des idées reçues qu’on leur a soufflé au c.. Ça c’est pour les enfants du numérique.

Mais quand tu es un adulte « censé » être responsable, que tu bosses dans le web ou que tu surfes sur la vague, une fange de la population (parfois la famille ou les proches) te taxe d’irresponsable, d’associable, d’exhibitionniste pervertissant, de rétro-ado ou de fainéants, tout (a)bonnement…

Et puis il y a les autres, les voisins, la famille lointaine, les collègues, les copains de loin qui portent des jugements sur vos valeurs et émettent des théories en faisant votre psychothérapie.  Ce type de détracteurs réfractaires aux changements nous les retrouvons chez ces mêmes gens qui se rassurent en trouvant des pathologies aux bien portants.
J’avais déjà évoqué ce sujet il y a quelques mois dans ce billet mais les mœurs sur le sujet semble guère évoluer.

La dernière idée préconçue digérée et rédigée :

Si tu es sur Twitter, sur Facebook, que tu tchattes, que tu as un blog…, bref, que tu es connecté, « c’est que tu n’as que ça à foutre de tes journées ».
Bientôt, un tsunennemi de bien-pensants luttant contre l’évolution du référencement demanderont à imposer des mentions obligatoires sur les tapis de souris :

« Internet nuit gravement à votre santé sociale et à celle de votre entourage »,
« Faites-vous aider pour arrêter de tweeter , envoyez un télégramme à …..»
« Surfer tue »

C’est mon flux ma bataille ! Alors, que répondre à ces empêcheurs de surfer en rond ?

–    Mon cerveau est un microprocesseur tellement puissant que ça dépasse ton entendement
–    J’ai la faculté de faire plusieurs choses à la fois contrairement à toi. D’ailleurs, étant multi-tâches je peux aussi multiplier les pains que je distribue aux taches !
–    Le scrapbooking tue.
–    Les 5 minutes que j’ai perdu avec toi auraient pu me servir à avoir des échanges constructifs avec au moins 500 personnes
–    Quand tu comprendras ton retard, il sera trop tard

Et pour finir, achevez par un :

A force de se regarder le nombril, on finit par marcher dans la merde


A bon entendeur…

19 Commentaires

  1. Oui, totalement d’accord, les personnes ‘déconnectées’ de web ont la tête rempli de tout un tas de cliché. Et ne cherche pas à savoir si c’est vrai ou pas. Mais or mis la connerie des gens, la question qu’il faut ce poser, c’est QUI leurs à foutu ces p$%&@n de clichés dans la tête ?

    1. @Tous : Je vois que le sujet vous parle ! Hum… je vais réfléchir à la rédaction d’un guide à l’usage des novices qui veulent comprendre les Internautes…
      @Jules : Rassures-toi, le dialogue ci-dessus est « romancé », je n’ai pas eu ce type d’échanges aussi extrêmes, néanmoins il est fondé sur les faits IRL.
      @Desirade : j’ai vu des nombrils très laids 😀

  2. j’entends ça tous les jours… chez moi plus précisément. #jaimemavie

    Bien écrit, pour changer <3

  3. Je vais l’apprendre par cœur, ce post. 🙂

    (et tu te doute que je fais quotidienne face à ce genre de situation)

  4. Du très lourd, du très bon, et du très vrai comme d’habitude !

  5. Je me demande comment tu as fait pour poursuivre le dialogue au-delà de la 4e réplique. En général, quand on dit qu’on bosse dans le web, les gens s’imaginent qu’on est des escrocs qui bricolons les fameux scams.

    Véridique.

  6. Je me demande si une partie du problème ne vient pas, de la part de nos amis les « déconnectés », qu’ils ne peuvent se représenter nos activités sur le Web qu’au travers de catégories dans lesquelles elles n’entrent pas complètement. Autrement dit, je me demande si notre problème de communication avec eux ne revient pas à essayer de faire rentrer du carré dans du rond. Il ne viendrait à l’idée de personne de reprocher à un peintre de passer dix heures par jour sur ses toiles. Pourquoi ça devient plus difficilement supporté par l’entourage quand il s’agit de LA toile ? Parce qu’on ne produit rien ? Faux. On produit de la communication, du lien, de l’opinion, de l’expression, de l’intelligence, on diffuse des idées, qu’on sophistique un peu au passage, on transmet des savoirs, des contenus culturels et l’on pourrait sans doute allonger cette liste. Toutes ça est virtuel ? Vrai. Mais la joie de vivre, le sentiment d’être utile, la reconnaissance de ses pairs, l’épanouissement personnel, le talent, la beauté, tout ça est complètement immatériel aussi. Pourrait-on pour autant s’en passer ? Perso, du temps, j’en ai plein : mon boulot est à côté (j’y vais à pied), j’ai assez d’expérience professionnelle pour faire assez vite assez bien, sans me tuer à la tache et sans vouloir sauver le monde. Je ne regarde pas la télé, je ne rêve pas de dévaliser les boutiques de fringues et du coup, j’ai quasi huit heures par jours pour écrire, bloguer, communiquer, échanger des nouvelles, monter et suivre des projets littéraires, toutes activités rondement menées sur le Net. D’une façon ou d’une autre, j’ai le sentiment de faire œuvre utile, dans le registre certes très virtuel de la culture, qui n’est pas du tout « ce qui reste quand on a tout oublié », mais bien ce qui nous différencie des autres machines vivantes et qui donne – excusez le gros mot – un sens à nos vie. ♣

  7. Le meilleur moyen d’éviter le problème est encore d’épouser un homme connecté et de lui piquer ses réseaux 😉 Hi hi.

  8. Excellent 🙂

  9. Le nombril c’est joli. T’es méchante.

  10. Bof…
    En 94, j’ai eu un des premiers téléphones portables de ma ville.
    La réaction blaireautique fut : « t’as un téléphone portatif, t’es un dealer ? »
    (à l’époque, dans les séries US, les dealers avaient tous : une queue de cheval, un Uzi, un portable gigantesque)
    En 97, lorsque j’ai eu Internet, on m’a dit « t’as Internet, t’es pédophile ? »
    Maintenant, je ne dis à personne que je follow @Inzecity sur twitter de peur que l’on ne me rétorque « t’es maniaco-dépressif ou psychopathe ? »

    Sur ce, il y a aussi une vraie vie, il fait un temps splendide, je file à la plage

    1. Quoi ? Tu follow Inzecity ? T’es fou ou quoi ! 😀

  11. Tellement vrai….

  12. Tout cela est bien vrai. La peur de l’inconnu est toujours la plus forte! A croire que c’est un reste de notre vision de proie néanderthalienne craignant le tigre à dents de sabre, qui nous taraude. On a mis du temps à mettre un pied dans l’eau avant de s’y baigner en vacances à la Barbade! 🙂
    C’est d’ailleurs un travers que stimulent nos politiques actuels sans retenue!

    Hier, chez Samuel Etienne, le fils Dorcel a dit qu’un enfant seul, non éduqué au web, peut y voir des choses pas cool! Ce qui rejoint un peu le point de vue développé ici: éduquer vos bien mieux qu’interdire bêtement puisque à terme, ils l’utiliseront de toutes façons!… le web… quoique, leur sexe aussi! 😉

    Mais perso, j’ai malgré tout supprimé mon compte FB car j’avais tendance à y passer trop de temps, et poltron comme je suis, je n’ai trouvé que ça pour contrer mon irrésistible envie de cliquer sur le petit F blanc/bleu de mon navigateur car je prenais de plus en plus de retard sur mon boulot! 🙁

    Du coup, miss inzecity, je passerai de temps en temps par ici pour voir ce que tu deviens. Et à l’occase, je te phone si je passe près de chez ouat! 🙂

  13. ça dénonce

  14. Tellement drôle et tellement vrai à la fois!
    Je travaille sur le net depuis 1999 alors autant te dire qu’il y a 10 ans c’était encore plus difficile d’expliquer ce que je fais 😉
    Et pour certains, ça reste encore flou le métier que je fais (SEO), alors je dis que je bosse sur internet et puis c’est tout 😉

  15. Haaaaaa, tellement vrai !

    Si tu rédiges ton guide, chuis preneuse, hein !

    Vais le refiler à ma mère pour qu’elle arrête de me dire

    – « je n’ai pas compris ce que tu as mis sur ton site web, là »
    – « mon site web ? J’ai pas de site web. Mon blog, tu veux dire ? T’as pas compris quoi ? »
    – « non, ton autre site web »
    – « mais je n’ai pas de site web »
    – « mais si ton site web sur Facebook, quoi ! »
    – « haaaaaaaa, ma PAGE Facebook ! »
    – « oui, enfin, tu avais compris, quoi, ne joue pas avec les mots s’il te plaît »

    Et hop, c’est moi qui passe pour une cruche de mauvaise volonté, en plus !

  16. Encore une fois :

     » une fange de la population  » Lapsus ? Ou superbe éloge à la population fangieuse comportée dans cette frange ??

    Magnifique coup de gueule…. Vivement les suivants.

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