Ecrits du coeur

– J’ai vu un reportage dingue sur les adolescents. Y savent plus écrire tsé. C’est très inquiétant pour l’avenir. Y font des fautes à toutes les phrases, c’est des zandicapés de la langue française.
– M’en parle pas, c’est d’la faute des textos. Y’z’écrivent comme y parlent.

« Ah les jeunes de maintenant !» apophtegme que l’on entend de tout temps.
Leur orthographe fait faute, leur syntaxe donne envie de mettre un terme à leurs liaisons, leur vocabulaire nous laisse sans mot, vous êtes fatigués de passer du Larousse à la rouste. C’est normal, ils nous écoutent et nous leur demandons de n’avoir qu’une parole : travaille bien à l’école !

Mais rien n’est écrit et lorsque nous constatons que celui qui nous gouverne a mal au Molière, alors il devient difficile d’être des donneurs de leçons.

Chers adultes, parents, dirigeants et bien-pensants, les écrits de vos progénitures vous chiffonnent ? Vous les trouvez brouillons ? Vous voulez y mettre un terme ? Vous rêvez de les envoyer revoir leur grammaire maternelle ?
Qu’à cela ne tienne ! Avant de mettre vos ados à dos et pour bien vous entendre, écoutez-vous parler. Faute avouée est à moitié pardonnée.

« Il faut qu’on fait attention »
« Qu’est-ce qui croivent les gens ? »
« C’est pas les fautes de français qui vont m’géner »
« C’est le copain à Maurice »
« Sans rire il est marrant »
« Faut que je voaïlle »
« Quand qu’c’est qu’on n’y va ? »
« On y va manant ? »
« J’vais descendre en bas » / « j’monte en haut »
« J’amène les Curly »
« C’est qu’est-ce j’y ai fait »
« Vas-y, touche moi pas que j’y ai dit »
« Qui k’c’est qui y’a fait ça ? »
« Malgré que j’ai pas de tune »
« Elle a l’air conne »
« Au jour d’aujourd’hui »
« On se prend une petite apéritif ? »
« Si on l’aurait vu/pris/su/fait/acheté/amené »
« Fais moi montrer »
« Elle coûte cent zeuros ou p’t’être bien deux cents Teuros »
…

Nous avons beau dire (et beau faire) ces quelques maux de langue d’adultes qui mériteraient une bonne correction.