La théorie du Big Bug

– Waaaaaaaah !

– Dis donc t’as du coffre on voit l’aluette arrière !

– Je n’ai plus de web. Mon ordi a passé la ram à gauche et je n’ai plus d’Iphoune.

– Nom d’un lolcat ! Qu’est-ce que tu vas faire ?

– Me laisser mourir je crois. J’aurais tellement préféré attraper un octet !

– Arrête tes conneries. Tu vas retrouver les joies de la simplicité, de l’authenticité, tu vas être bio comme un tracteur.

– C’est une catastrophe artificielle ouais ! Je ne vais pas faire de vieux O.S. Sans Internet, c’est comme si on m’avait amputé de tous mes membres, qu’on m’avait collé un fournisseur d’abcès. Comment je vais communiquer, échanger mes données, que faire sans cette immense partouze numérique ? T’entends, on m’a coupé le bit ! Sans connexion, je n’ai plus de réseau, sans réseau je ne communique plus, je suis bonne pour rebooter à zéro… Bienvenue dans l’ère con.

Un peu d’histoire

L’homme numérique « homonumericus »  est apparu avec la création d’Internet (le réseau des réseaux) qui a fait de lui un être social interconnecté au monde entier.

Il est le descendant du Paléogérontomythique autrement appelé l’ «âge de Pierre Bellemère», une ère durant laquelle il était impossible de communiquer sans utiliser le papier (environ 70 ans avant Loïc Le Meur, période ante-Seesmic).

L’Homonuméricus a pris son essor pendant l’ère dite du Néotoutnumericus, « âge de Chrome». C’est la période actuelle.

L’une de ses particularités c’est qu’il est fragile et parfaitement incapable de survivre sans connexion.

Imaginons un changement d’ère, un Big Bug (réinitialisation du système internet), que deviendraient les Googliens ? Retour à l’âge de Pierre Bellemère.

L’Homonuméricus serait contraint de :

  • Chercher des numéros de téléphone dans un annuaire (genre de catalogue en papier non recyclé comportant des noms et des numéros de téléphone sans moteur de recherche)
  • Retrouver ses anciens camarades de classes lors des soirées des anciens (s’organisent généralement vers 60 ans le temps de les retrouver tous les membres, comptez un taux de déperdition d’environ 30% pour ceux morts de vieillesse avant les retrouvailles)
  • Echanger ses fichiers via La Poste, transporteur, avion… (estimez environ de 2 jours à 3 semaines pour réceptionner les éléments)
  • Coller ses photos dans un album prévu à cet effet, faire des soirées diapos (saouler ses amis).
  • Se limiter à moins de 10 amis (les voisins du dessus, les parents du petit Rémy)
  • Ecrire avec des stylos sur du papier. Raturer. Recommencer (escompter l’extermination des rares arbres encore existants)
  • Se contenter des magasins de proximité, de la Reloute et des 3 Cuisses
  • Faire appel à des stagiaires pour faire des mailings (pour coller les timbres et vérifier les adresses dans l’annuaire)
  • Se perdre et s’engueuler (faire des itinéraires, utiliser un « plan »)
  • Aller à la bibliothèque (ne pas parler, faire des photocopies à 30 centimes, remplir des fiches de prêts, ne pas trouver).
  • Ne fréquenter essentiellement que des gens de même CSP et d’âge équivalent
  • Regarder la TV, écouter la radio et téléphoner à papy pour discuter de l’actualité (enfin, l’écouter monologuer, c’était mieux avant).
  • Ecrire dans un journal intime, prier pour ne jamais être lu, ne pas être publié avant notre mort (paumer la clef)
  • Se fier à l’apparence (voir les gens en vrai, même au 1er contact) et ne surtout pas parler aux inconnus.
  • Faire des apéros avec des personnes que l’on connaît et sans l’intervention du gouvernement (et parfois, couper les ponts…)
  • Ne pas réagir, prendre l’information comme argent comptant, ne pas commenter, rester muet, voter pour s’exprimer
  • Ne pas télécharger (de toute façon, personne n’a jamais téléchargé)
  • Acheter au prix coûtant (ne pas comparer sauf si vous êtes rentier)
  • Rire devant Vidéo Gag (ouais, c’est limité)
  • Collaborer à des projets communautaires essentiellement à l’école, au boulot et à la maison de retraite.
  • Prendre des catalogues pour organiser un voyage (prévoir ses vacances 6 mois à l’avance)
  • Envoyer des fax
  • Soliloquer devant la Nouvelle Star. Appeler sa mère.
  • Mettre plusieurs mois avant de se faire des amis. Appeler sa mère.
  • Ne rien savoir, ne pas communiquer en instantané avec le monde entier (avoir des correspondants épistolaires).
  • Ne pas monologuer avec Ashton Kutcher
  • Rester anonyme et attendre son 1/4 d’heure de gloire de moustachu chez Delarue

… (etc etc)

Le jour où je n’ai plus internet, internez-moi ou plongez-moi dans un coma artificiel pour que j’ai ma dose !

19 Commentaires

  1. « Soliloquer devant la Nouvelle Star ». Finalement y’aurait sûrement du bon dans l’histoire :3

  2. Rien à ajouter. Déjà sans Twitter, j’aurais un énorme problème, alors sans le web, j’ose même pas imaginer 😡

    (j’ai encore mis ‘je t’aime » :$)

    1. 😀 ce serait AFFREUX de ne plus avoir la tête dans le flux. Finalement, ce n’était pas mieux avant 🙂

  3. C’est clair, je pourrais même plus te chauffer en DM, obligé de t’envoyer des télégrammes…

    Dispo Samedi 8 – 13h jardins luxembourg – amène les croustibat – kiss

    1. Mouahahahahahahah !!!

  4. Le seul avantage serait que je ne serais plus obligée de suivre « L’amour est aveugle » malgré moi… (Oui je sais j’ai pas fini avec ça =D )

    1. Au royaume des aveugles les borgnes se rincent l’oeil 😀

  5. Je préfère perdre un rein plutôt qu’en être réduite à appeler maman !

    1. Rein à redire. 🙂

  6. Je prends le rein. Je connais des néphro-greffeurs qui seront ravis.

    En même temps, s’ils avaient internet, aucun homme préhistorique n’aurait inventé la roue ou le feu.

    1. 😀 n’empêche qu’après avoir découvert le feu, si on leur avait supprimé, ils aurait pesté aussi..

  7. Sans Web, je vivrais isolée, à poils ou presque et toujours en tongs, au fond de ma brousse, sans rigoler devant des vannes parfois vaseuses mais si drôles sur #LAEA
    Je partagerai donc mon coma avec toi (ou la noyade, j’hésite)

  8. Je laisse pas souvent de com ici, mais c’est pas faute de te lire. Alors à chaque fois j’hésite, je prends peur, et.. je repars discrètement sans mot dire. Et puis Zut! Ce soir, je te laisse un truc, au moins pour dire que je suis passé et qu’une fois de plus ton billet est bien cool 🙂 et en plus c’est marrant mais je suis tombé sur une série de photos qui m’on fait pensé à cet article justement ^^ donc plus le choix, fallait bien que je raconte ça à quelqu’un!

    http://www.bspcn.com/2009/10/22/the-world-of-tomorrow-if-the-internet-disappeared-today/

    Mais ne compte pas sur moi pour te laisser des mots doux à chaque fois que je viens hein!

    1. yessssssssss !!! merci (tu seras toujours le bienvenue et merci pour le mot qui a largement dépassé les 140 caractères)

  9. Effrayant ! J’aime mieux ne pas penser que c’est encore le sort de plus des trois quart des habitants de la planête…

    Ça se voit que je me moque un peu, là ?

    1. je décèle une pointe d’ironie. A peine. :p

  10. Et puis quelle horeur de se lover dans de collants sieges de sombres cinémas ou l’on vends plus de sopalin que de pop corn plutot que d’enchainer les pop porns en se faisant cracher les bits à sa bande passante.

    Pire encore, devoir se remettre à faire la sortie des écoles avec des bonbons dans les poches au lieu d’arpenter les forums 8 – 10 ans avec un avatar Naruto et un dictionnaire français – enfant.

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