Les bras cassés ne se serrent pas les coudes

Il est préférable, dans la vie, de savoir compter d’abord sur soi avant de compter sur les autres. On s’en aperçoit assez rapidement, au moment des premiers pots entre potes. En fin de beuverie, quand arrive la douloureuse et qu’il n’y a pas de pot commun, ceux qui compteront plus tard sont généralement ceux qui ne se soustraient pas au à l’addition.

Dans la vie, il y a des hauts et des bas, en long, en large et en travers, les amis sont à géométrie variable et rares sont ceux qui ne prennent pas la tangente quand tu n’es pas d’équerre.

C’est mathématique, les gens sur lesquels on peut compter et pour lesquels vous comptez vraiment se comptent sur les doigts d’une main. Et quand les maths et vous ça fait 3, vous mettez du temps à calculer que faire confiance à tout le monde est un mauvais calcul. En somme.

Impossible de se serrer les coudes avec des bras cassés

Le monde du travail est pavé d’embauches d’embuches. Dès les premiers mois de la vie professionnelles, on se rend compte que certains collègues se tournent 7 fois les pouces avant de bosser et que tout travail mérite « sale air ».

Leur adage ? Ne remets jamais à demain ce qu’un stagiaire peut faire le jour même. Le bras long trouvera toujours de petites mains.  N’oublions pas que pour devenir partisan du moindre effort, il lui aura fallu beaucoup d’huile de coude et du cœur à l’ouvrage pour apprendre, d’arrache-pied, à ne rien foutre de ses dix doigts.

L’immonde du travail a compris qu’être un bon à rien est un bon atout.

Piètre collaborateur par défaut, il met du cœur à l’outrage !

En faisant salement les choses il est dispensé des tâches par peur de bavures. In fine : vous épongez le retard et lessivé, c’est vous qui essuyez les critiques.

Pour lui, l’esprit d’équipe est un concept qui consiste à dire de bonne foi « aide-moi et le ciel t’aidera » ou « chacun pour moi et dieu pour tous ».

Il est clairement impossible de se serrer les coudes avec des bras cassés qui, de fait, ne veulent pas retrousser leurs manches.

 

 

Gros comme une maison

 

Vous l’avez posté sur Facebook : Newlife ! Vous déménagez et vous faites appel à vos amis pour vous aider. 30 likes, 21 partages, 1 pote qui vous bâche en commentaire et un message privé sympa d’un pote qui se propose mais un autre jour.

Peut-être l’avez-vous remarqué, les déménagements tombent toujours le jour des anniversaires, des lumbagos, des week-ends posés de longues dates et pile poil le jour de l’article de la mort de la grand-mère dont l’encéphalogramme est systématiquement calé sur les événements relous de votre vie.

Bref, le discours est bien installé et l’excuse se pose là.

Et puis, il y a ceux qui disent oui et ne viennent pas (une vague histoire de fardeau trop lourd à porter qu’il a fallu noyer en levant son verre trop de fois), ceux qui viennent et qui se fondent dans le décor parce qu’à la fin, c‘est le buffet à volonté.

Heureusement, vous trouverez toujours deux ou trois potes ou futurs voisins, des armoires à glace, pour sauver les meubles.

 

Burnes out !

Si vous êtes ou avez été au chômage alors vous savez de quoi je parle.

« Feuk Agency » vous a remercié sans merci.

Vous quittez vos collègues (voir plus haut) lesquels, si vous êtes parti·e de votre plein gré, organiseront un pot de départ.

Si vous êtes licencié·e, ils vous salueront à peine du bout des lèvres avec un « manque de pot commun ».

Le chômage affecte n’importe qui. Probablement perçu comme contagieux, les « amis » vous mettent en quarantaine au cas où, il vous viendrait à l’idée saugrenue de leur demander du travail, de l’aide ou des contacts. Autant de désagréments capables de vous empoisonner l’existence.  « Fais pas l’con pas mec, m’parle pas, le chômage ça s’attrape ! »

Cette contagion concerne des millions de personne en France et affecte ainsi leurs relations sociales, sexuelles, professionnelles, amicales.

Les symptômes disparaissent immédiatement après être entré chez « Gropognon Agency » et des amis prolifèrent comme des mycoses. « Bravo pour ton nouveau job ! Tu es dispo pour déj ?» Ceux qui sont restés chez  « Feuk Agency » serrent les fesses espérant ne pas être mis à l’index, du coup, ils ne sont pas contre un petit coup de pouce et likent votre nouveau statut, de marbre…

Je pourrais ajouter l’arrivée d’un enfant, la maladie, la séparation ou les problèmes d’argent à la liste mais je garde le meilleur pour la fin : la mort.

Devant le notaire, les proches lointains, se coupent les cheveux en 4 pour se répartir la part du gâteux à couper en 8 et s’éloignent quand il s’agit de mettre la main à la pâte. S

’il n’y a pas de legs, tu cherches où es Charlie (Charlie au leg… comprenne qui pourra).

Ce qui est sûr, c’est que la mort est sans doute le moment le plus difficile à vivre… pour ceux qui restent.

C’est lorsque nous sommes dans la merde jusqu’au cou que nous apprenons à marcher la tête haute.

Il me paraît donc humain de tendre la main, de serrer dans nos bras et de jouer des coudes pour donner un coup de main à ceux qui en ont besoin.

Sans compter et surtout : sans escompter.

Quant à ceux qui ne donne pas de coup de main, ils ne méritent d’être mis à l’index.

Gardons juste un doigt pour eux, le majeur de l’autre main, droit et fier.

5 Commentaires

  1. hihi, beau billet, noir à souhaits !
    L’arrivée d’un enfant…attention, tu ne précises pas mais ça dépend lequel :
    >le premier, tu auras (sauf en cas de grippe porcine) 58 visites à l’hôpital, il aura en tous 37 doudous, 22 tenues et 12 jouets divers et variés (non parce qu’en plus c’est le premier de la famille)
    >le second (toujours dans l’éventualité qu’Ebola n’est pas en France) aura 12 visites, 4 doudous, 3 tenues (parce qu’en plus c’est une autre fille, alors t’as déjà ce qu’il faut) et pour les jouets, on attendra Noël hein!
    > le troisième (si tu fais partie de cette partie de la société qui n’est pas satisfaite de deux enfants, ce qui est rare quand même, deux c’est bien, trois c’est pour les allocs)(oupas) il aura droit à un « encore ? »
    Pourtant c’était un garçon ce coup ci.

    1. Sandrine, je compte sur toi pour un billet à 4 mains ! 🙂

      1. avec plaisir, tu m’inspires !!

  2. Toujours plus de monde à la cremaillere que lors du demenagement

    1. 😀 tout dépend du talent de la cuisinière ou du cuisinier 😀 (cela pourrait être un autre billet à mettre au menu :))

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