Méfaits et gestes

–    Tu veux mon doigt ?
–    Hein ?
–    Il est 7h35, mon petit-déjeuner n’est pas encore assimilé, je suis dans un bus bondé, contrainte de vous côtoyer contre ma volonté et forcer de contempler votre curettage de nez. Sachez que je trouve cela particulièrement déplaisant de devoir en pâtir indirectement. Finissez rapidement votre entreprise et laissez-moi passer devant.
–    Mais j’fais rien !
–    Mon pauvre ami, vous ne vous rendez même plus compte de vos tics, c’est pathétique. Dois-je vous immortaliser afin de vous démontrer que votre index est toujours bien calé au fond de votre nez  (et vous gène pour articuler) ?

Certaines personnes ont des tics agaçants, des rituels ignominieux, des comportements irritants et on ne sait jamais comment les empêcher de récidiver ou comment s’en échapper.
Ils contreviennent à l’ordre pudique, vident d’un coup les jauges de tolérance de leurs voisins de proximité et pourtant, rien ne change dans leur comportement. Ils assument ou finissent avec le temps par en faire un passe-temps fort agréable pour eux au demeurant.

Voici quelques méfaits et gestes :

La fouille archéonasale

Cette action consiste à exhumer avec doigté les restes matériels laissés par les anciennes civilisations de microbes et de bactéries diverses et variées.
Les trouvailles du foreur seront étudiées longuement avant d’être remisées par devers elles au musée des horreurs (sous un bureau voire, projetées en hauteur).

L’éviction de gorge bouche
C’est l’accumulation de matière organique et sa maturation en profondeur qui donne lieu, de manière répétée, à une régurgitation puis à un gisement de gaz naturel – on parle alors de rots ou de reflux gazeux. Parfois, un raclement concoure à la naissance d’un geyser de glaires des plus ragoûtant et le sujet aime prendre du plaisir à jouer avec cette matière organique formée au cours des minutes et qu’il savoure pendant plusieurs minutes qui s’écoulent lentement… trop lentement pour celui qui est en face qui rêve de lui jeter sa pompe à la figure.

La bouche dégoût
Il existe des personnes pour lesquelles malheureusement, les odeurs refoulant de la canalisation sont incommodantes (pour les autres) car elle remontent parfois jusqu’à votre nez et la pièce dans laquelle vous évoluez se retrouve alors imprégnée d’une odeur nauséabonde. Cela peut nuire à votre santé (vomissement, paralysie faciale…) et à vos relations humaines.
Ces effluves sont souvent le résultat d’un encrassement dentaire ou liée à un mauvais entretien de la canalisation. Le problème c’est que cette personne (généralement mises à l’écart pour défaut) a pour fâcheuse habitude de briser votre espace vitale.

La mèche
Il y a la mèche que l’on recolle sur un crâne déserté briquée comme un précieux trophée d’une jeunesse égarée. Il y a la mèche enroulée et déroulée qui s’accompagne d’un air niais avec un calage sous le nez. Il y a la mèche grasse que l’on plaque du plat de la main, la sèche sur laquelle on souffle (ou dans laquelle on se mouche), celle que l’on éboute avec un ciseau au bureau, celle qui sème de la peau par morceaux… Dans tous les cas, les tignasses agacent.

Le clair de lune
Le slim taille basse est un mauvais calcul. C’est le seul vêtement capable de faire un 8 avec un Q. Si on ne supporte pas la ligne médiane, mieux vaut prendre la tangente.

Bon appétit.

2 Commentaires

  1. Je cite et je m’insurge : « Les trouvailles du foreur seront étudiées longuement avant d’être remisées par devers elles au musée des horreurs (sous un bureau voire, projetées en hauteur). »

    Y a pas qu’en hauteur que les fossiles sont projetés. Ça peut être aussi horizontalement, auquel cas, on risque d’en profiter aussi 🙁

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