Mode de nerd

Depuis quelques mois, des hordes de « jeunes vieux » envahissent un petit bar glauque à quelques pavés Montmartrois de chez moi… Et aujourd’hui mon p’tit bar glauque est devenu l’annexe de la branchitude… Exit mes vieux spongieux !

Je dis bien l’annexe de la branchitude car aujourd’hui, le summum de la branchitude c’est d’être has been vintage… Le top du top ? Se fringuer ringard et fréquenter les petits bars mourants entre amis, boire des verres de Villageoise et ne partir que lorsque les dents ont atteint la couleur du pull Jacquard du copain Kevin (aka « Derrickman »).
La branchitude est là où elle se trouve mais aussi dans ce qu’elle porte… Souvenez-vous de ces photos que vous avez planqué dans la malle de jouets, entre le rubik cube et le Docteur Maboule. Ces photos de vous (et de moi) où l’on vous trouvait planté voire caché entre vos camarades de classes, sages comme des images, mais tous arborant une splendide coiffure au bol (on se demande pourquoi nos parents s’évertuaient à cloner les enfants à l’époque), portant un pantalon en velours côtelé, un sous-pull qui graaaaattttte, un pull en laine tricoté main tricoté cœur, une paire de chaussures à glands… personnellement, en retombant sur ces photos, je me suis demandée si mes parents me détestaient lorsque j’étais enfant… et bien non. C’était « la mode de l’époque », il paraît…

ET ELLE REVIENT !!!!!! Comme Freddy Krugger, elle revient nous hanter nuit et jour…

Voici quelques « must have » du parfait « has been IN so vintage » !

Le sous-pull : oui, mais celui qui gratte. Ami(e)s trentenaires, vous avez souffert. Ce qui suit va vous achever car sachez qu’il revient en force pour, non seulement faire renaître de ses croûtes l’eczéma qu’il avait entrepris de vous gratifier dans les années 80, mais pour vous faire passer pour un ringard si vous ne l’enfiler pas cet hiver ! Et rien que pour le plaisir des yeux, il s’affiche orangé délavé, vert bouteille Kronenbourg, ou encore « caca-d’oie » (incontournable).
Le pull en laine…, celui qui a vécu et que les boules à mites ont côtoyé durant des décennies dans les friperies de Barbès.
Côté capillaire c’est la frange (déstructurée et en oblique)… le clonage est de rigueur en hommage à la coupe au bol (qui reviendra, j’ai activé mon 6e sens en bluetooth).

Là, on est dans les années 70. Mais, pour parfaire la panoplie du parfait « has been IN so vintage », il convient d’y mêler des incontournables des années 80. Les couleurs qui claquent, les tee-shirts imprimés fluo, les accessoires en vynil, les bracelets en plastique multicolores et boucles d’oreilles assorties (ou pas) : de quoi se chopper une crise d’épilepsie !

Ce qui m’inquiète, c’est que ceux qui nous impulsent nos « normes » de mode reprennent le dessus pour remettre au goût du jour le body, vêtement de torture féminin qui pouvait lâcher à l’entre-jambes à tout instant et nous exciser en remontant violemment telle une fronde des temps modernes !
Je ne veux plus revoir le fuseau qui laissait apparaître les chaussettes de tennis et qui, tout comme le body, pouvait s’extraire et remonter à mi-mollet (l’astuce de sa conception : un élastique calé sous le talon, malin mais ne sert à rien).
Je ne veux plus revoir la cagoule ! Cet engin de torture inventé pour humilier les enfants qui, non seulement étaient bouffis à force de porter l’accessoire mais en plus, étaient défigurés après l’avoir ôté. Oui, souvenez-vous de cette marque ovoïde incrustée dans votre peau meurtrie et irritée par la laine vierge.
Je ne veux plus entendre parler des protège-oreilles, ni des baskets à « scratch »

Alors, ce soir, je vais prier… prier pour que les rédactions de mode de nos magazines féminins et masculins préférés ne se poilent plus en se lançant des défis pourris comme relancer des « modes » qui les ont certainement fait autant souffrir que nous.
Et je vais prier pour que cette tendance « has been IN so vintage » ne passe pas l’hiver parce que mes petits vieux spongieux aimeraient bien retrouver leur zinc et leurs petites habitudes.

A bon entendeur…

8 Commentaires

  1. Moi et mes scratch on t’emmerde.

    1. C’est celui qui dit qui est ! Moi et mon Waïkiki ont t’emmerde aussi 😀

  2. Et la doudoune Chevignon alors ???

    Euh…moi aussi j’adore les chaussures à scratch d’abord

    1. Tu plaisantes ! Moi aussi j’ai eu une doudoune Chavignol (contrefaçon avec des sangliers dans le dos) ! Je préfère ne pas en parler… certaines cicatrices peinent à disparaitre 😀 Pour les baskets à scratch, je te comprend si ce sont des Adidas (et que les scratch n’accumulent pas 1 kg de bouloches de pull en laine) 😉

  3. Désolé, mais les baskets à « Scratch » sont toujours de mise dans les cours de récré, et même plus tard, car les parents abdiquent également l’enseignement du laçage, les protèges oreilles sont maintenant enjolivés de doudous disneyens du plus bel effet, et sont un topseller, les cagoules sont rempalcées par les capuches de sweats, lacées devant (mêmes marques sur le visage), le fuseau est l’apanage des dodues qui s’imaginent que ça affine…

    Tu vis sur qu’elle planète pour ne pas l’avoir remarqué? Ah oui, Montmartre… Je confirme, c’est une autre planète.

    ::

  4. Humpf… Tellement vrai, et tellement navrant…
    Heureusement qu’en province, on les abat sans sommation dès qu’ils montrent le bout de leur insultante coiffure.
    Vous êtes décidément trop gentils, à la capitale. Ça vous perdra, quand on aura affaire au grand retour des mulets : http://bit.ly/3TTId He is coming for you !

  5. à côté Arnold & Willy était avant gardistes …

  6. Tu oublies également les sortes de longue chemise en « papier peint » que nos parents avaient.
    Je prédis aussi le retour des pantalons « pattedef »!

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