Faites vos voeux, rien ne va plus

– Hey ! Je te souhaite une très très très bonne année ! (s’accompagne d’ordinaire d’un Air-Bisou les dents en bandoulière en espérant que le vœu soit retourné)
– Tu le penses vraiment ?
– Euh, bah maintenant que tu le dis, j’avoue qu’après Noël j’ai un peu tendance à m’emballer.

Chaque année ça recommence, du 1er jusqu’à la fin janvier il convient de faire part de ses souhaits à chaque personne que vous croiserez. Même refrain sans originalité, air d’hypocrisie institutionnalisé et autres rengaines de « mais merde putain ! » face aux pannes d’inspirations qui s’éternisent pour tomber 2 pauvres lignes d’oracle sur des cartes de vieux peintes avec les pieds, dans ce flot de « bonnes années » il est difficile de jauger de la sincérité et d’adapter nos souhaits en fonction des personnalités. Comment se prémunir d’un nouvel an foiré ?

Jour de l’Han !
Glissé entre un « bonjour » et un « ça va » sans retour, parfois le « bonne année » émis de vive-voix peut prendre la forme suivante : « Hey ! Bonne année 2012 l’année du flouze, de la partouze et de la picouse ».
En 2009 c’était l’année de la meuf et pourtant vous avez pu constater 3 ans après que les femmes ne sont pas mieux payées. Ces promesses n’ont aucun effet. Les jeux de mots de bonne année n’ont ici pour objectif que de se démarquer, l’émetteur s’auto-souhaite une bonne année espérant démarrer par un regain de popularité. Le hic c’est que la concurrence est rude et que d’autres l’ont déjà fait, des habitués sur-entrainés au jeu de mots laids qui ont d’ores et déjà programmé leurs vœux sur plusieurs années (2013 et 2016 l’année du pèze, 2017 l’année de la bezette, etc…).

    Que répondre ?

« Pas mieux. » : vous le flattez.
« Tu commences bien l’année ! Je te souhaite d’aller jusqu’à la fin » : vous le défiez.
« Bonne année aussi » : vous l’ignorez avec cordialité.

Bonne année groupée !
Le SMS a la faculté de mettre tout le monde dans le même panier. Aucune prise de risque, tout le monde est logé à la même enseigne, le souhait est fait à la chaîne. L’écueil d’une telle méthode c’est de voir émerger tous ceux à qui vous devez de l’argent (votre banquier est enregistré) ou d’exhumer des rancœurs de quelques ex passablement contrariés en ce début d’année.

    Que répondre ?

« A toi aussi, merci d’y avoir pensé ! « : vous le flattez.
« Bonne année à toi aussi I, Robot ! » : vous l’humiliez.
« Ah ouais ? Prouve-le ! » : vous le défiez.
« Bonne année aussi » : vous l’ignorez avec cordialité.

Facebook émissaire
Nouvel arrivé dans la coutumes des vœux, Facebook concentre à lui-seul la carte de voeux, le bon vieux SMS et le coup de fil à un ami. Il est l’allié du partisan du moindre effort, un seul statut à tous les abonnés et le job est fait. Si vous l’avez loupé dans votre flux d’actus, vous ne pourrez pas le lui reprocher.

    Que répondre ?

« Une bonne année sur Facebook, ça c’est original ! BA à toi aussi ^^ » : vous le flattez.
« Déjà lu un truc similaire sur Twitter il y a plusieurs heures » : vous l’humiliez.
« Au regard de ces vœux, je t’invite à en faire de même sur Copains d’Avant » : vous le défiez.
Cliquez sur J’aime : vous l’ignorez avec cordialité.

C’est bien beau de pointer du doigt les travers de ceux auxquels nous avons envie de mettre des droites, il n’empêche qu’ils ont été les premiers à vous souhaiter une bonne année et que maintenant vous culpabilisez.

En tant qu’handicapée du souhait (bien qu’ayant beau écrire toute l’année je me retrouve fort dépourvue quand l’inspiration vient à manquer), voici en substance tous mes vœux pour cette nouvelle année :

« En ces temps de crise et de rigueur, je vous souhaite tout simplement d’avoir une année 2012. »

A vos souhaits !

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7 commentaires sur “Faites vos voeux, rien ne va plus

  1. Pour les fans de prédictions fumeuses tu aurais du préciser  » … une année 2012 complète. »
    Perso, je ne fais des vœux qu’à moi-même, ça réduit les déçus au cas où …
    Pour 2012, je me suis souhaité de te lire encore et encore, sur blog, sur FB et sur gazouillis.

    1. Merci beaucoup ! Bien que formée aux gestes qui sauvent, je ne gère pas le mailing de la Croix Rouge, c’est une pure coïncidence.

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