Femme de méninges

–       Moi quand je sera grande je fera Mimi Mathy

–       Bonne idée car j’ai comme l’intuition que tu ne seras jamais prof. Bon, tu veux faire Mimi Mathy, c’est-à-dire ? Tu veux te mettre en 1 quart pour sauver l’univers ? Tu veux te faire des films ? Tu sais qu’à la fin tu meurs ?

–       Mais naaaan, je veux être un Angeuh !

–       Enjeu ? Quel enjeu ? Enjeu de mots ?

–       Angeuh gardien !

–       Y’a pas de Bac ange gardien. Ca n’existe pas et à te voir manger tes crottes de nez, permets-moi d’émettre des réserves quant à tes projets…

Les mômes ont de l’ambition à revendre.

Nous nous imaginons :

–       sauveur de l’univers : au moins jusqu’à ce que nous atteignons l’âge déraison en soufflant dans le ballon qui nous emmène en zonzon car chez nous, ce qui incarne le super héro qui attrape les méchants s’appelle communément un agent de police (rien à voir avec le Biatoul autre agent de peau lisse).

–       docteur pour les Zanimo : brève vocation jusqu’à ce que le petit de l’homme soit mandaté pour sortir l’animal domestique ou encore changer sa caisse

–       fée (pour les plus illuminées),

–       pilote de l’air : ça c’est moi jusqu’à ce que je comprenne ce qu’est la misogynie,

–       pompier, pompière, puis beaucoup plus tard femme de pompier (surtout celui du mois de juillet dans le calendrier)…

Bref

À notre naissance, l’adulte nous enseigne cash la notion intrinsèque du travail.

« Le travail commence ! » seront même les premiers mots que nous entendrons de la bouche d’une sage-femme (la garce). Autant dire que nous sommes briefés avant même d’avoir pointé le bout de notre nez.

Lorsque nous commençons à marcher, nos parents nous envoient « bien travailler » à l’école, ce lieu cloisonné où des professeurs (fesseurs professionnels) nous inculquent les rudiments des « travaux dirigés », « travaux pratiques » ou encore des « travaux manuels ».

Traduction :

– Dirigés : le boss décide.

– Pratiques : Exercer une activité concrète du type « bouge ton cul parce qu’on ne te paye pas à rien foutre».

– Manuel : sers toi de tes mains, la tête on s’en fout, on n’en a pas besoin.

Rapidement, nous sentons poindre l’envie de mettre la main à la pâte et le premier métier que nous exerçons avec plaisir consiste à jouer au Docteur Tonboule (qui sera le préliminaire à une envie de carrière de gynécologue pour certains).

Ado, on se cherche pour trouver le bon métier. On rêve de faire ce qu’il nous plait mais de toute façon ce qu’on veut pour le moment c’est mourir parce qu’on est convaincu d’avoir été adopté. Nos parents vieillissants nous assènent un « il n’y a pas de sot métier » à la condition sine qua non que nous fassions avocat, chirurgien ou banquier. Faut dire qu’ils sont expérimentés nos procréateurs, ils capitalisent sur notre future rémunération pour payer leur future condition de retraités. Alors on étudie des théories sans trop savoir de quoi il s’agit et comment les appliquer dans la vraie vie. C’est pratique.

Pour nous guider, nous nous rendons parfois dans des centres d’orientation sensés nous aiguiller sur les déboucher. Des bouchers…

À l’issue de ces études, nous cherchons un travail pour acheter notre indépendance. Mais pour travailler il faut une première expérience, c’est en tout cas ce qui est indiqué au bas de l’annonce sous le Bac + 12 avec lieu de détention de renom.

Après nombre de petits boulots pour se mettre à niveau, nous trouvons parfois un emploi. Un vrai. Un CDI pour éviter d’être pauvre comme job tout en espérant être un jour, riche comme Jobs.

Pour cela, nous donnons toujours plus parce qu’on nous a enseigné des «valeurs »… « Tout travail mérite salaire » qu’on nous a dit…

Pourquoi ? Pour gagner le droit de vivre en société et être respecté, gagner plus c’est consommer plus. Consommer plus c’est pourvoir rejoindre la caste des privilégiés de notre société.

Mais le salaire de la peur c’est celui du dur labeur (l’argent du labeur permet même de s’acheter le cul de la crémière), c’est celui qu’on n’ose réclamer de peur de se faire virer par ceux qui sont le plus payés et qui en font le moins. On peut le vérifier.

Et quand on a la chance de travailler : travailler plus pour gagner moins et finir ses jours à battre en retraite à défaut d’en avoir une, un jour…

Comme le chantait Henri Salvador « Le travail c’est la santé »  « et aussi un peu Fleury Mérogis, les Baumettes… » comme l’écrit, haut et fort, le talentueux Yves Lande. Blogueur fugueur et serial Twitteur, il signe de mots de maître des billets acides à s’écrouer de rire.

Un caractère majuscule que je vous invite à rejoindre dans ses évasions sans peine capitale.

Je ne joue pas du violon…

Il est à mon sens préférable de travailler pour vivre et non vivre pour travailler sinon, on se prend une taule.

3 Comments

  1. MimiRyudo

    La rentrée a été difficile apparemment 😀

    Moi plus tard, comme je n’avais aucune envie de travail, les centres d’orientation m’ont invité à être conseiller d’orientation.

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