OUAIS ! OUAIS ! D’ACCORD ! MAIS T’AS PRIS DU SMECTA ? HEIN ? NAN ? OUAIS JE SAIS MAIS JE SUIS DANS LE MÉTRO LÀ, ÇA CAPTE PAS TERRIBLE, NON NON MAIS CONTINUE, JE TE RAPPELERAIS SI ÇA COUPE. BON. HEIN ? AH OUAIS ? SANS RIRE ! MAIS AVEC TON HERPES ANAL COMMENT CA SE PASSE SI T’AS UNE GASTRO ?
Excusez-moi…
PARLE PLUS FORT Y’A DES GENS QUI FONT DU BRUIT ! T’AS MAL AU SCROTUM ? AH PARDON, J’AVAIS PAS COMPRIS, NON NON J’AI PAS PRIS HELIUM.
Pardon s’il vous plait excusez-moi mais pourriez-vous…
ATTENDS UN INSTANT, Y’A DEMANDE DE DONATION J’ai pas d’argent c’est la crise, va bosser comme tout le monde connasse. OUAIS, TU DISAIS ? CA SUINTE ? CHOUINTE ? C’EST QUOI QUI CHOUINTE !
C’est le bruit que va faire ta bouche quand j’aurais défoncé ton râtelier Ducon. J’ai une application pour ça !
Oui, il existe encore une poignée d’irréductibles benêts qui pensent :
1 – Qu’il faut hurler pour se faire entendre
J’ai ouï-dire que nous avons tous une connaissance qui s’époumone confondant aphone et IPhone. Les BeeGees hurlent à la mort au fond d’une poche. L’individu le laisse s’égosiller jusqu’à ce que suicide collectif s’en suive.
2 – Qu’il faut attendre que la marmotte nous mette en communication
Pensant qu’il y a un sas de décompression entre la sonnerie et le Allo, l’individu prend soin de laisser 30 longues et interminables secondes de silence avant de se prendre au bout du fil.
3 – Qu’ils sont seuls à bien s’entendre
À l’instar de l’automobiliste qui se cure le groin pensant que les vitres de sa voiture sont taillées dans la cape d’invisibilité d’Harry Potelet, il prend son téléphone pour un hygiaphone, fait les 100 pas et mime la conversation. Son objectif : que son interlocuteur soit sur la même longueur d’onde. L’individu soliloque, ventriloque, interloque et nous, on débloque.
4 – Qu’il faut appeler pour ne rien dire
– Bonjour.
– Euh oui, bonjour.
– Bon.
– Tu voulais me dire un truc ?
– Non, rien. C’était pour savoir si ça allait.
– Bah ouais, ça va.
– Pourquoi tu le prends sur ce ton ? Ça t’emmerde que je t’appelle ? Dis-le !
– Euh bah non.
– Ouais, c’est ça… Puisque ça te fait chier que j’t’appelle, je raccroche.
C’est le miracle de la technologie : Le fait d’être joignable tout le temps garantie 90% d’appels qui ne riment à rien. Pire ! L’appel automatique générateur de conflit. Celui-ci consiste à appeler en toute circonstance et surtout quand on est de mauvais poil.
5 – Qu’un gros mobile c’est l’idéal pour une belle scène de frime
– T’as quoi toi ?
– Un iphone
– Le combien ?
– Hein ?
– Ouais t’as le combien ?
– Euh, le dernier épisode de la dernière saison.
– C’est de la merde. L’antenne est pourrie. J’ai vu ça dans des forums. Moi j’ai un Torch, le mobile parfait pour flamber.
En cette veille de fin du monde, à l’heure des nouvelles technologies, à l’aune de la démocratisation de l’informatique, de la domotique, de la robotique, du numérique, de la surconsommation d’analgésiques et de tous les trucs qui se finissent en –ique, nous pouvons craindre le jour où la transmission télépathique replacera la connexion numérique car, même si on n’arrête pas le progrès, on ne trouvera jamais rien qui puisse empêcher quelqu’un de gueuler.
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Je crois que je suis un aimant à appels pour ne rien dire. C’est gentil à toi de leur donner le mode d’emploi humpf.
Attends, je vérifie… Oui, je n’ai pas de mobile. Mais je n’en tire aucune gloire : je n’en ai jamais eu.
Je suis celle qui fait les cent pas et mime pour expliquer. Je parle avec les mains, ce sont mes racines méditerranéennes (pas celles d’Hervé Vilard, hein). Je me soigne.