– Ecoute petit scarabée, si tu veux buzzer pour réussir dans ce monde de haut débit il va falloir te mettre à poil, parler sex tape, dire des insanités tu comprends ? Ca excite les maquereaux du web.
– Les maquereaux du web ?
– Mais oui, ce sont ceux qui misent leur e-réputation sur toi parce que tu es bandante et donc « linkabeule ». Si tu parles « baise façon drugs & rock n’roll », que tu graves tes mémoires au couteau et que tu es mieux gaulée qu’un mec abdos Kro, alors tu as gagné ta place au Panthéon des blogueuses qui ont pignon sur rut.
– Mais… tu y gagnes quoi ?
– Tu y gagnes du trafic chérie : plus tu as de trafic plus tu émerges et plus tu te fais de fric, c’est logique !
– Donc l’idée c’est de montrer son cul en 3D ou de le suggérer pour buzzer c’est ça ? Et buzzer c’est déboucher sur des relations pro ? Billet, Blogo, Boulot !
– T’as tout compris de la théorie, passons à la pratique.
A quoi reconnaît-on la ProstiPub du web ?
– La 1ere personne est la bonne
C’est un journal de bord où tout doit y être recensé dans le moindre de ses faits et méfaits, toujours emprunt de réalité augmentée et une pointe d’ironie et d’humour mal placés. Bien sûr, il ne faut pas se leurrer, on ne peut pas être collé chez soi pour écrire un billet journalier et vivre des aventures où l’on brille en société. Il faut broder pour se faire commenter.
– Sex steuplé
La blogueuse laisse traîner ça et là des informations sur ses relations de fion. Le principe de la ProstiPub est de faire fantasmer son lectorat afin de le fidéliser et faire en sorte qu’il la relaie. Si ce blog parle bien de « ta vie » alors c’est réussi (une serrure sur une réalité romancée car ce qui est sûr, c’est les gens ont toujours aimé les serrures).
– Vulgarité bien ordonnée
Insulter, mépriser et parler comme un mec, un vrai, un poilu, un viril du PMU. Mais si tu y mets un peu de vernis, une culotte, du romantisme, des pensées féminines dopées à la testostérone c’est le quarté calculé pour devenir un blog asexué. Et qui dit asexué, dit audience doublée.
– Change pas demain, je sens que ça vient
Il faut aussi coller à l’air du temps pour glaner les nouveaux entrants et tous ceux qui font la pluie et le beau temps. Un peu d’anglicisme parisianiste, surfer sur la vibes, maîtriser les dernières tendances des déviances et hop, on remonte dans les moteurs de recherche gonflée à bloc, prête pour faire de nouveaux posts qui roxx.
– Prendre plusieurs Mac
Il est impératif de choisir les clients les plus influents, ceux qui sont dans la place et qui promeuvent de la bombasse. Quant au genre sexuel du même type, on fuit les concurrentes mais on copine avec les favorites du souteneur pour obtenir ses faveurs.
– Image « In »
Pour être linkabeule il faut être bandabeule. Il ne faut donc pas hésiter à faire photographier et photoshoper sa face sous son meilleur profil : une petite photo suggestive en clair obscur ou en pleine face jambes écartées pour faire la nique à De Fontenay, on s’assure que ça plait pour bien se faire référencer.
La prostiPub c’est une forme « underground » de « Personal Branding », faire de sa vie un produit marketing et se vendre aux plus influents. La ProstiPub racole du lien entrant, sonnant et trébuchant. Ils vendent leur âme pour faire du lien, échange des relations textuelles contre une rémunération populaire, mise tout sur la toile pour se bâtir une carrière financière.
Un des maux de passe ? « Alors chéri, tu buzz ? » (Ainsi parla Zahia-trusta)
Et le dauphin c’est bien ? ^^
hum….
« La prostiPub c’est une nouvelle forme de Personnal Branding »
Personal Banding tu veux dire ? 😛
J’ai hésité avec branling… 😀
Ah bon ? Ca existe des gens, comme çà ? Meuh nan, voyons… Trêfle de plaisanterie, il est intéressant de constater qu’à peu près les mêmes mécanismes fonctionnent sur Twitter : Une photo un peu olé olé amène visiblement bien plus de followers que des twitts intéressants et pertinents.
Ah oui au fait, t’es influente toi, Inzecity ? J’peux racoler moi aussi ? Remarque, même comme, çà j’ai sûrement trop de poils aux pattes et pas assez de poitrine… Je suppute que si je mets une photo suggestive de moi sur mon blog, çà fera fuir la gente féminine 🙁
Bon article malgré tout 🙂
la prostipub est unisex 🙂
Après la lecture de cet excellent post, je me demande si je vais pas remettre la photo de mon escargot hippie perruqué sur Twitter…
@Dom 😀 Même si j’aime beaucoup l’escargot hippie perruqué, ne change rien !
Social comments and analytics for this post…
This post was mentioned on Twitter by jeymer: RT @Inzecity: Racolage sur voie pudique http://ow.ly/1CvK9 (blog post)…
Ah, autant le billet sur les imbuvables de twitter, c’était un peu flou pour moi, autant, pour le coup, je les reconnaît…
« reconnaiS », merde…
@jeanseb : ça arrive aux meilleurs 🙂
Ok, je vais suivre à la lettre tous ces merveilleux conseils pour faire augmenter mon « page branque ».
@Maître Letour : Ton seul talent suffit. Point d’artifices cher ami 🙂
Je ne crois pas un mot de ce que vous dites : Internet est un monde merveilleux peuplé de gens adorables qui ont oublié à la porte leur égo et s’aiment tous les uns les autres.
Le web est une jolie forêt enchantée, dans laquelle s’ébattent gaiement de gentils lutins, de mignons Bisounours, d’adorables petits chatons, de joyeux nains de jardin chatoyants et colorés, qui dansent tous en rond en se faisant des bisous.
@dugomo : oui, grâce à toi 🙂
Image « in »
Vivement la coloscopie HD en première page pour booster le blogrank.
Revue de liens #7…
Cette semaine, je découvre la liste des 100 geeks qui poutrent et par là même les délices de l’influence ainsi que 10 façons de mesurer l’audience des autres histoire de se mirer un peu dans les chiffres 🙂 Bref, qui c’est qui a la plus grosse ? La….
Moi (amplification volontaire de la 1ère personne du singulier pour coller à l’image) je crois, que ProstiPute du web ou pas, au final on finit toutes entre les mêmes nageoires des mêmes Maquereaux 2.0
Que l’on réponde aux critères cités, ou que l’on fasse tout pour se dissimuler derrière des montagnes infranchissables d’humour, de cynisme et d’anonymat.
On joue plus ou moins ouvertement avec les maux. Lorsqu’on maîtrise l’outil informatique, les bons jeux de mots et un peu de psychologie humaine, il n’y a pas besoin de serrures pour comprendre ce qui se passe via écrans interposés. Par devant, entre, et par derrière les bloggueurs. Sans qu’il ne soit forcément question d’argent…
Tout cela est bien la preuve que l’influence n’est rapport, ni au tour de poitrine, ni à la taille du tweet, ni à la longueur de la verge. En revanche, avec la verve, on obtient tout. Les plus grands médecins vous le diront.
😀 Bienvenue dans ma maison prose.
Je suis mort de rire 🙂