– Range ton téléphone portable quand on est à table !
– Mais laisse-moi euh ! Il ne sonne pas là…
– Ton stroboscope cellulaire épuiserait à lui seul une centrale nucléaire! Je vais finir par me taper une crise d’épilepsie et finir le groin dans les spaghettis !
– Oh, tu abuses, je l’ai mis sur vibreur en plus…
– Ah oui, j’ai remarqué en effet, mes dents se déchaussent à chaque fois que tu reçois un texto !
– Pfff
– J’espère que tu as téléchargé l’appli défibrillateur car tu vas en avoir besoin si tu ne le mets pas ailleurs !
– Tu veux dire le couper ? En journée ? Jamais de la vie ! C’est ce qui me relie à la société. Sans lui, je crèverais…
N’avez-vous jamais remarqué que le téléphone mobile avait engendré de nouveaux comportements chez leurs possesseurs ?
Et oui, nous sommes devenus esclaves de la téléphonie mobile.
Plus tu as de barres, plus tu perds ton autonomie… Tu captes ?
Voici quelques exemples de rituels qui méritent d’être soulignés pour éviter qu’à votre tour vous ne soyez contaminé.
MAssage instantané
Tout l’art du mAssage instantané consiste à saisir l’engin en main et à le frotter consciencieusement de haut en bas sur toute partie de son corps capable de pouvoir effacer la moindre trace de sébum accumulée sur l’écran.
L’individu n’interrompt pas pour autant la discussion en vous regardant droit dans les yeux pendant qu’il effectue son insolite chorégraphie : le téléphone saisi en main, il parcourt le torse, le haut de la cuisse puis revient une dernière fois sur le pectoral gauche s’il est droitier avant de le ranger, une fois lustré, dans la poche avant du jean’s, on ne sait jamais…
Le geste est machinal, le rituel original (ce serait même un beau flashmob s’il était est collégial).
Les têtes de PIN
Ce que j’appelle les têtes de PIN ce sont ces « gaziers » qui s’obstinent à massacrer les tympans des badauds déambulants en se servant de leur portable comme d’une radio pour diffuser des sons répugnants.
La musique propagée n’est pas respectée pour la qualité des notes jouées. L’idée, c’est de signifier qu’ils sont dans le quartier et cela donne furieusement envie de leur claquer le clapet.
A plusieurs, c’est une pandémie de bruits, une glorieuse cacophonie à celui qui fera le plus de bruit. Mention sanitaire : ce concert peut engendrer un cancer de l’ouie. Deux baffles oui !
Tu captes ?
Rivés à leur téléphone, ils n’ont toujours pas capté qu’ils n’ont pas décroché un mot depuis leur entrée dans ce resto de quartier. Le portable à la main, le surf est machinal. De temps en temps, ils relèvent la tête pour s’assurer que l’autre est toujours en face. Un petit mot, un sourire et ils replongent le nez dans leurs actualités au lieu de se les partager. C’est à se demander s’ils sont sur la même longueur d’ondes…
Je te le dis texto
Pourquoi se dire les choses alors qu’un sms peut vous préserver des ecchymoses ou vous éviter les longues conversations qui ankylosent. Au bout du fil du temps, le téléphone perd de son utilité première : appeler et parler avec cette bouche qui ne sert pas qu’à manger…
Entre textos, mails et tchats, le téléphone actuel devient une arme d’expression anti-personnelle alors si vous sentez que votre mobile vous rend débile, je vous le dis texto :
pour garder votre réseau, désimlockez votre museau !
Y’a PUK à !
Très bien vu, autant les jeux de mots que les situations qui les inspirent !
Je me dépêche de le dire avant que cet aveu ne devienne une contravention : je n’ai pas de téléphone portable. ♣
J’ai passé 3 ans sans téléphone portable.
Toute la journée sur le Net, communiquant par msn ou par téléphone fixe, quand je quittais le boulot, j’étais injoignable.
Je savoure encore toute la beauté de ce mot : INJOIGNABLE.
Il y a quelques temps, ma chérie a cru bon de me payer un abonnement, pour pouvoir « me contacter plus facilement ».
J’ai trouvé ça mignon de sa part, un peu comme les parents qui payent un portable à leurs ados boutonneux.
Je m’arrange en douce pour oublier cet objet un peu partout, ou laisser la batterie se décharger.
Je le redis enccore un coup, tellement c’est joli : INJOIGNABLE.