Interrogation écrite

– Fais tes devoirs et arrête cette télé.. Comment s’est passée ta journée mon chéri ? Tu as bien travaillé ? Qu’est-ce que tu as fait ?
– Mais euh !
– Il faut bien travailler à l’école pour plus tard tu le sais ça ?
– Mais euh ! N’importe quoi…
– Elle est gentille ta maîtresse au fait ?
– Pfff
– Tu ne veux pas m’en parler ?
– Nan !!!
– Quoi ? 3 en musique ??? Tu peux m’expliquer s’il te plait ?
– Mais euh ! Pfff.

Voici un exemple de souvenir commun de discussions stériles à la sortie de l’école entre un enfant mutique et ses parents amnésiques.
Et pourtant ces mêmes parents ont eux aussi été des écoliers un jour mais ils semblent l’avoir profondément refoulé.

Voici un bref rappel des « fondamentaux » d’écoliers qui marquent une scolarité et qui conditionnent notre vie d’adulte, car oui messieurs dames, l’école sert à construire des têtes bien faites certes, mais c’est surtout un rite de passage avec des épreuves étranges que les enfants sont bien incapables d’expliquer (tout simplement parce que cela n’a pas de sens, même des années après…).

Allez, on révise.

Les cours de musique

Vouloir faire émerger des petits mélomanes en herbe qui s’ignorent est une démarche louable mais je m’interroge toujours sur la manière de dénicher ces futurs petits Mozart en nous affligeant la sempiternelle « flûte à bec » !
Chaque année, depuis la nuit des temps, le petit de l’humain apprend à souffler (voire cracher) dans un instrument désuet qui n’est d’aucune utilité pour le patrimoine musical à part pour faire perdre l’audition à ses petits voisins, à rendre le prof de musique et ses parents hystérique par la médiocrité des sons produits par cet outil de torture sonore que l’éducation nationale nous a imposé.
Citez-moi un seul groupe dans lequel l’un des artistes joue de la flûte à bec ? C’est dur n’est-ce pas ? Et oui… tout simplement parce que cela n’existe pas !

Sortez vos rapporteurs

Nul besoin d’être Einstein pour comprendre que l’école nous enseigne la théorie mais lorsqu’il s’agit de passer à la pratique, certains outils nous paraissent encore aujourd’hui complètement énigmatiques quant à leur utilisation dans notre actuelle profession.
Je n’en citerais qu’un seul en exemple (mais il y en a bien d’autres comme le compas par exemple) : le rapporteur.
Cet outil bizarre – que l’on ne sait jamais où ranger parce qu’il ne rentre dans rien – porte un nom évoquant la délation que l’on nous apprend à réprimander à la récréation.
Alors je pose la question : Pourquoi nous apprendre à nous servir d’un instrument qui sert à calculer des angles alors que les probabilités d’en mesurer dans notre vie professionnelle à géométrie variable sont quasiment nulles ?

Et ils « ramettes »..

Autre hérésie. Celle-ci est plus grave car elle impacte notre environnement en décimant probablement des forêts entières de chênes centenaires.
Je voudrais que l’on m’apprenne  pourquoi les instituteurs font des photocopies de livres que les élèves doivent ensuite découper de guingois et ensuite les coller (avec des grumeaux en dessous parce que la colle liquide est proscrite en prévention du déclenchement d’une toxicomanie potentielle) dans un cahier que l’on remplacera au bout d’un mois ?

Les ateliers de TP

TP = Travaux pratiques. Bien… c’est très bien d’apprendre à faire quelque chose de ses mains mais pourquoi des paniers en osier ? Qui de nos jours continue de fabriquer ses propres paniers alors que tout le monde les achète au supermarché (made in China).
Pourquoi coller des bouts de laines sur une bouteille pour en faire un caniche ? Pourquoi apprendre à faire des gâteaux alors que l’on nous gave avec le sucre et l’obésité infantile ?

Les barres (de rire) parallèles

Pratiquer une activité physique c’est excellent pour la santé mais pourquoi s’obstine-t-on à donner le goût du sport en passant par les barres parallèles ou encore les anneaux ? Qui de vous s’est déjà retrouvé à l’âge adulte dans une situation quotidienne l’obligeant à adopter une posture christique « lévitationnelle » ? PERSONNE !

En conclusion (passez à la ligne et tracez un trait en rouge)

J’ai toujours voulu apprendre pourquoi on nous faisait faire ça. On aurait pu même commencer par là.

N’hésitez pas à compléter ce billet avec vos souvenirs.
En contribuant, vous aiderez peut-être des parents à comprendre leurs enfants (du moins, à éviter de faire des interrogations orales auxquelles il n’y a pas de réponses valables).

6 Commentaires

  1. Je Suis tout a fait D’accord avec tout sa !! c’est vrai jusqu’à la moindre virgule ! L’école que de grand souvenir ….

  2. Moi aussi, je suis tout à fait d’accord. Mais un des sport les plus nul que j’ai pu pratiqué à l’école, c’est l’acrosport, oui vous savez, ce sport ou on se monte dessus pour construire des pyramides vivantes, nan mais pourquoi, quoi ? On sait bien que ça ne nécessite pas de matériel (sauf le gymnase et les tapis et ….) mais une balle de basket (oui y’en a marre du foot) ou de hand, ne serait-ce pas plus simple, efficace et tout simplement mieux ?

    Acrosport: http://fr.wikipedia.org/wiki/Acrosport

    A la limite, de la gym tout court aurai été mieux.

  3. Vos propos concernant la flûte à bec sont à la hauteur de votre culture, probablement acquise à l’école qui, de par mon expérience personnelle, soumet la culture à des expériences autant heureuses que désastreuses.

    Je peux vous citer Deep Purple, David Bowie, Jacques Higelin, Ennio Morricone (Pour quelques dollars de plus), Joe Jackson ou encore John Williams (Star Wars épisode 6 2d version) qui ont « daigné » faire une place à la flûte à bec. Hé oui, ça existe…

    La torture de la flûte à bec à l’école peut donner lieu à des débats sans fin. Instituée dans les années trentes par un pédagogue peu inspiré à mon avis, cette « sempiternelle flûte à bec » infligée aux élèves provoque quelques années plus tard des propos qui ne peuvent que choquer celles et ceux qui se passionnent pour cet instrument, d’autant plus que ces propos prouvent trop souvent le manque d’objectivité et de connaissances de leur(s) auteur(s).

    Mais ce qui me frappe le plus à travers vos propos sur les activités d’apprentissage, c’est le platonisme socratique primaire qui veut que ces activités soient obligatoirement utiles, en particulier pour l’avenir, pour la vie d’adulte.

    C’est un peu comme les parents qui croient utile de reporter leurs rêves et leurs aspirations sur leurs enfants, au mépris des éventuels désirs de ces derniers.

    Bref, vive le système d’éducation finlandais dont j’aurais aimé bénéficier, afin de jouer plus de flûte à bec d’une part, et de réduire la dictature insolente des maths à sa plus petite expression d’autre part.

    1. Merci infiniment pour votre commentaire très éclairant et grâce à vous je vais parfaire ma culture sur le sujet (culture qui se porte très bien au demeurant).

      Je ne puis que constater que les compositeurs que vous citez ne sont bien évidemment pas français pour la majorité, ce qui, par conséquent, ne fait que conforter mes propos.
      Si vous aviez bien lu ce billet dans son intégralité et avec un peu de recul, vous auriez pu observer que je ne remets nullement en cause la démarche louable de créer des passions ou des vocations bien au contraire.
      Ce que je dénonce, c’est la normalisation et le crétinisme qui consiste à ne pas s’adapter à son époque et à ses besoins. L’analphabétisme existe et c’est une pandémie. Alors oui pour l’apprentissage à l’école. Quant aux « activités », elles doivent être insufflées par les parents (c’est de leurs responsabilités et en aucun cas celle de l’éducation nationale de nous obliger à souffler dans une flûte à la con !).

      Plus de flûte et moins de maths ? Très bien. C’est votre point de vue. Je respecte. Mais ça fait combien de chômeurs ? (je n’ai jamais été bonne en maths et ce n’est pas du pipo)

  4. Pour ma part, je doute que l’enseignement en France ne fasse aucune fausse note en dégainant le bout de bois maléfique. J’ai souvenance des plus belles crises de fou rire de mon parcours collégien; de nous voir ainsi tous armés de ladite flûte-à-bec-de-moule, craintifs et désireux d’en découdre de nos petits doigts tremblotants. Une armée de petites têtes blondes enkystées, ravies de poser leurs bagues dentaires au sourire inoxydable contre le contact chaud et rassurant du bois.
    Exultant de fuir les maths et ses équations monocordes, chacun s’époumonait dans le fragile instrument, faisant naître sur le bureau des rivières de salive et des cohortes de notes stridulantes dignes des soins palliatifs. Les esgourdes pulsatives et les cornées ruisselantes de la joie dont nous abreuvait chaque voisin, nous avions hâte de torturer le tuyau troué pour contempler l’imminence suicidaire du professeur ulcéré.
    J’ai été viré de cours pour hurlements irrépressibles et me souviens avoir continué de pleurer de rire en entendant grincer, couiner, ânonner mes comparses en pleine crise d’euphorie mélomaniaque. Et jamais, je ne dis jamais, je n’ai connu ça durant les maths.
    Alors rien que pour ça, longue vie à la flûte-à-bec flapie !

  5. Le chômage ? Combien de chômeurs ? Mais comment font-ils en Finlande alors ? Quand le chômage est lié la plupart du temps aux bénéfices des actionnaires, vous pensez vraiment que les maths sont la solution pour y échapper ? Ai-je bien compris ? Parce que si j’ai bien compris, je suis pour le moins déconcerté par tant de naïveté.
    Ah si, à condition de devenir trader. Mais lorsque tout le monde sera devenu trader et que personne ne voudra fabriquer de biens de consommations et de les vendre, de peur de se retrouver au chômage, qu’allons nous faire ?

    Vous me semblez bien mue par une vision utilitariste des études. En tout cas vos propos me divertissent.

    Cependant, vous soulevez une question à laquelle un débat oppose les pour et les contres, à savoir la question de l’adaptation des programmes scolaires « à son époque et à ses besoins ». Je vous invite à en discuter avec les inspecteurs de l’éduc. nat. Bonne chance !
    En tout cas, ne pas m’avoir permis de concocter mon programme scolaire comme c’est le cas en Finlande, voilà qui me semble rejoindre la normalisation et le crétinisme que vous évoquez.

    Quant à vouloir dénicher des mélomanes, l’éduc. nat. s’est fait une spécialité de la sensibilisation, au risque de désensibiliser. Personnellement, je me suis beaucoup ennuyé en cours de musique, et d’ailleurs à l’école en général, sauf en cours de philo.
    Un peu de philosophie ça ferait peut-être du bien à nos banquiers qui n’ont pas, c’est le moins que l’on puisse dire pour beaucoup d’entre eux, appris la sagesse en mathématiques financières.

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